Paroles de lecteurs Un été 2022 « chaud » pour vos prairies, vos maïs et vos vaches !

Dès le 10 juillet, à cause de la quasi-absence de pluie depuis plusieurs mois sur l'ensemble de la France, les lecteurs de Web-agri s'inquiétaient du peu d'herbe dans leurs prairies pour nourrir leurs animaux jusqu'à l'automne. Et essayaient de trouver des solutions pour pallier le déficit fourrager à venir.  

De l'herbe et du maïs grillés

Après une moisson précoce, rapide et sous la canicule, l'été a continué d'être atypique avec des ensilages 2022 en avance, commencés mi-juillet. Une telle précocité a surpris bon nombre de lecteurs, tout en leur faisant craindre une moindre qualité, avec « pas assez de grains ni de vert ».

Chez steph72, par exemple, l'état des maïs est préoccupant : « les épis sont plus petits et une partie des grains manquent, car mal fécondés ». Ceux de Denis Bruand, eux, étaient déjà « tout grillés début juillet et ne mesuraient que 20 cm de haut dans certains champs ».

Baisse de production et hausse des charges

Pas suffisamment d'herbe ni d'ensilage de maïs : de nombreux éleveurs, commentant des articles sur Web-agri ces dernières semaines, redoutent une baisse de production laitière et de viande dans les mois qui viennent.

D'autant qu'il y aura en parallèle une augmentation des achats d'aliments, donc une hausse des charges d'élevage, d'autant que les récoltes d'herbe sont peu abondantes également cette année. 

« J'ai déjà 33 % de moins sur la récolte de fourrage et on a commencé à complémenter les vaches le 15 juin, soit un mois et demi plus tôt que d'habitude !! Et le pâturage d'automne est fortement compromis !!! », témoigne Eric Bessieres de Serene.

S'adapter au réchauffement climatique

Face aux fortes chaleurs pour les vaches, les éleveurs ont essayé d'améliorer leur confort, comme Maxime Drouet avec des « ventilateurs et brumisateurs », indique-t-il sur Web-agri.

Mais beaucoup ont peur que les sécheresses et les températures élevées deviennent de plus en plus fréquentes, en raison du réchauffement climatique. Alors ils cherchent des pistes d'adaptation possible, jugeant qu'il ne faut pas compter sur le gouvernement pour le faire, ni pour les aider financièrement.

« Au ministère de l'agriculture, on change les ministres mais pas le tiroir des dossiers "sécheresse ou calamités agricoles". Toujours les mêmes mesures inefficaces... », déplore, en particulier, Terminé.

Ils s'interrogent notamment sur l'intérêt de l'agroforesterie pour garder l'humidité dans les parcelles.

Trouver des alternatives au maïs et à la paille

D'autres lecteurs ont choisi de grouper les vêlages à l'automne. « Quand on donne plus de stock l'été que l'hiver, c'est vite vu ! », selon Anthony Vsr entre autres. Ainsi, « les vaches sont taries quand il fait le plus chaud et on peut bien valoriser l'herbe de mi-mars à juin », argumente Bertrand Besson. « Une stratégie payante », confirme Angélique Morisset. Régis Lassalle l'a aussi adoptée et ne « ferait pas machine arrière ». Quelques-uns semblent cependant sceptiques par rapport à la « santé des veaux ».

Surtout, nombreux sont ceux à vouloir trouver des alternatives au maïs comme le méteil ou le sorgho.

« Dans certaines régions, c'est compliqué de faire du maïs vu la météo tous les ans. Le méteil permet une bonne production de fourrage au printemps », estime pour sa part Alexandre Mézerette.

« J'ai cultivé du sorgho y a quelques années sur de mauvaises parcelles sans irrigation. J'ai obtenu 80 q ! Alors qu'en maïs, jamais plus de 50... », raconte entre autres Franck Dayre.

Damien Issolan n'est pas de cet avis : « J'ai fait du maïs et du sorgho non irrigués cette année : le maïs 1,80 m de haut et le sorgho 50 cm... »

Vous êtes enfin plusieurs à essayer de remplacer la paille de céréales, au moins en partie, par du miscanthus, des copeaux de bois, etc.